Des news de la situation politique en Thaïlande
Des manifestants du PAD jeudi matin quand Samak a confirmé à la télé qu'il ne démissionerait pas
En Thaïlande, il y a un concept à comprendre : celui de perdre la face. Perdre la face est une des pires choses qui puissent arriver à un Thaï et, généralement, il fera tout ce qu'il peut pour l'éviter. Et s'il se retrouve vraiment à perdre la face, les gens autour de lui vont prétendre que rien ne s'est passé, afin de ne pas lui éviter plus de honte.
Au Japon, le PM (premier ministre) Fukuda vient de démissioner après moins d'un an au pouvoir, simplement parce que sa côte de popularité avait dégringolé.
En Thaïlande, des milliers de manifestants occupent la Maison du Gouvernement depuis 11 jours, la capitale est en état d'urgence et la situation politique est dans une impasse. Impasse que seule la démission du PM Samak pourrait résoudre.
Il lui suffirait de dissoudre le Parlement et de démissioner, de lancer de nouvelles élections et - comme trop de gens l'aiment - il se ferait ré-élire. Mais il ne le fait pas. Pourquoi ? Sûrement que 1/ il est trop attaché au pouvoir. Et 2/ il perdrait la face devant le monde entier (brrrrrr).
La situation est simple (presque...) :
- le PAD refuse de bouger de la Maison du Gouvernement tant que Samak n'a pas démissionné
- Samak refuse de démissionner car ça mettrait à mal l'image du pays
Personnellement, l'enlisement de la situation est bien pire que sa démission, pour l'image internationale de la Thaïlande. Mais ça n'est que mon avis d'Européenne et Samak s'en fout un peu...
Tel que je le vois maintenant, il y a trois scénarios possibles :
- Samak démissionne, un nouveau gouvernement est créé (toujours avec des membres du même parti, le PPP)
- Samak dissout le Parlement et il y a de nouvelles élections, qui ré-éliraient (ou non) le PPP
- Samak use de la force contre les manifestants et là ça craint un peu...
Laissons les hypothèses et les suppositions de côté. La réalité en ce moment même :
- le Gén. Anupong a été chargé de mettre l'état d'urgence en application mais il a refusé de faire usage de la force contre les manifestations. Résultat : l'état d'urgence est maintenu en théorie, mais en pratique il ne se passe rien. Résultat : Samak perd de la crédibilité. Et énormément d'associations et d'organisations ont appelé à sa résignation après la déclaration de l'état d'urgence.
- Le gouvernement de Samak est plus ou moins paralysé, avec de plus en plus de sous-offices qui refusent de mettre les ordres en pratique. La tête bouge encore mais elle n'est plus reliée au corps...
- Le ministre des Affaires Etrangeres, le seul ministre apprécié des deux bords et donc le seul à donner de la crédibilité au gouvernement... vient de démissionner, disant qu'il ne pouvait pas cautionner les actions actuelles et servir ce gouvernement.
- Mais ça ne marche pas très bien du côté du PAD non plus. Leur grève nationale n'a pas eu de succès, avec les trains, les avions et l'électricité fonctionnant pratiquement normalement.
- Des étudiants commencent à joindre le mouvement. Même si beaucoup condamnent les actions un peu anti-démocratiques du PAD, ils se révoltent contre la manière dont Samak s'accroche au pouvoir envers et contre tout, au mépris de la crise.
- Ce matin, un groupe de 100 étudiants s'est dirigé vers la maison de Samak. Une moto avec deux hommes a remonté la file des manifestants et a tiré dans la foule. Deux étudiants ont été blessés : l'un à la jambe, l'autre au bras.
Les rumeurs qui circulent :
- Samak aurait lancé le groupe de "pro-gouvernements" contre le PAD dans la nuit de lundi à mardi pour que les violences éclatent et pour qu'il puisse avoir une raison de lancer l'état d'urgence.
- Si la situation continue à s'enliser, les militaires pourraient décider d'un nouveau coup d'état, afin de "mettre tout le monde d'accord". Ils lanceraient probablement des élections par après. Les Généraux décrient vivement ce genre de rumeurs et la manière dont le Gén. Anupong gère l'état d'urgence aurait tendance à prouver leur bonne volonté dans la crise.
En bref... C'est l'impasse totale au niveau politique... Mais c'est pas trop dangereux pour nous.
Au Japon, le PM (premier ministre) Fukuda vient de démissioner après moins d'un an au pouvoir, simplement parce que sa côte de popularité avait dégringolé.
En Thaïlande, des milliers de manifestants occupent la Maison du Gouvernement depuis 11 jours, la capitale est en état d'urgence et la situation politique est dans une impasse. Impasse que seule la démission du PM Samak pourrait résoudre.
Il lui suffirait de dissoudre le Parlement et de démissioner, de lancer de nouvelles élections et - comme trop de gens l'aiment - il se ferait ré-élire. Mais il ne le fait pas. Pourquoi ? Sûrement que 1/ il est trop attaché au pouvoir. Et 2/ il perdrait la face devant le monde entier (brrrrrr).
La situation est simple (presque...) :
- le PAD refuse de bouger de la Maison du Gouvernement tant que Samak n'a pas démissionné
- Samak refuse de démissionner car ça mettrait à mal l'image du pays
Personnellement, l'enlisement de la situation est bien pire que sa démission, pour l'image internationale de la Thaïlande. Mais ça n'est que mon avis d'Européenne et Samak s'en fout un peu...
Tel que je le vois maintenant, il y a trois scénarios possibles :
- Samak démissionne, un nouveau gouvernement est créé (toujours avec des membres du même parti, le PPP)
- Samak dissout le Parlement et il y a de nouvelles élections, qui ré-éliraient (ou non) le PPP
- Samak use de la force contre les manifestants et là ça craint un peu...
Une des barricades autour de la Maison du Gouvernement
Laissons les hypothèses et les suppositions de côté. La réalité en ce moment même :
- le Gén. Anupong a été chargé de mettre l'état d'urgence en application mais il a refusé de faire usage de la force contre les manifestations. Résultat : l'état d'urgence est maintenu en théorie, mais en pratique il ne se passe rien. Résultat : Samak perd de la crédibilité. Et énormément d'associations et d'organisations ont appelé à sa résignation après la déclaration de l'état d'urgence.
- Le gouvernement de Samak est plus ou moins paralysé, avec de plus en plus de sous-offices qui refusent de mettre les ordres en pratique. La tête bouge encore mais elle n'est plus reliée au corps...
- Le ministre des Affaires Etrangeres, le seul ministre apprécié des deux bords et donc le seul à donner de la crédibilité au gouvernement... vient de démissionner, disant qu'il ne pouvait pas cautionner les actions actuelles et servir ce gouvernement.
- Mais ça ne marche pas très bien du côté du PAD non plus. Leur grève nationale n'a pas eu de succès, avec les trains, les avions et l'électricité fonctionnant pratiquement normalement.
- Des étudiants commencent à joindre le mouvement. Même si beaucoup condamnent les actions un peu anti-démocratiques du PAD, ils se révoltent contre la manière dont Samak s'accroche au pouvoir envers et contre tout, au mépris de la crise.
- Ce matin, un groupe de 100 étudiants s'est dirigé vers la maison de Samak. Une moto avec deux hommes a remonté la file des manifestants et a tiré dans la foule. Deux étudiants ont été blessés : l'un à la jambe, l'autre au bras.
Les rumeurs qui circulent :
- Samak aurait lancé le groupe de "pro-gouvernements" contre le PAD dans la nuit de lundi à mardi pour que les violences éclatent et pour qu'il puisse avoir une raison de lancer l'état d'urgence.
- Si la situation continue à s'enliser, les militaires pourraient décider d'un nouveau coup d'état, afin de "mettre tout le monde d'accord". Ils lanceraient probablement des élections par après. Les Généraux décrient vivement ce genre de rumeurs et la manière dont le Gén. Anupong gère l'état d'urgence aurait tendance à prouver leur bonne volonté dans la crise.
En bref... C'est l'impasse totale au niveau politique... Mais c'est pas trop dangereux pour nous.