L'apocalypse descend sur Chiang Mai
Hum... Je savais que j'aurais du me méfier. Quand, au temple, ce feu d'artifice est tombé de sa rambarde de lancement, s'est pointé dans ma direction, s'est re-déplacé pour me suivre alors que je me décalais et m'a ensuite limite couru après... J'aurais du comprendre le message.
A Loy Krathong, si tu as peur des feux d'artifices, reste chez toi.
Hier soir, c'était le grand soir à Chiang Mai. La pleine lune était sorti de derrière l'horizon, les gens étaient dans les rues et les bougies, lampions et chandelles illuminaient toutes les maisons et les murs de la ville. Ca aurait donné une bonne ambiance festival si ce n'était... les feux d'artifices, les pétards et les bombes en tout genre.
Les bougies au temple de l'attaque du feu d'artifice...
Le but de la soirée était de marcher jusqu'à la rivière avec nos krathong fait main pour les déposer sur l'eau et souhaiter un bon voyage à nos mauvaises actions. Avec Zoé, Arnaud et Olivia, on s'est retrouvé à 19h pour aller manger ensemble. Détour par chez Arnaud pour récupérer nos krathong et on commence à se balader vers la rivière.
Sur le bord des douves, un gars solitaire jette des pétards water-proof dans l'eau.
Mauvais temps pour les poissons...
Déjà dans le centre ville, les pétards explosaient de partout. Des couillons de touristes (et je pèse mes mots) se sont lancés sans réfléchir dans l'euphorie ambiante et lançaient des pétards dans toutes les directions sans faire attention où ils atterrissaient. Un con dans les 50 ans en a jeté un par dessus son épaule et, si on ne s'était pas arrêtés à temps, on aurait marché sur le pétard au moment où il explosait. J'ai eu des envies de hurler sur le gars.
J'ai découvert hier que les pétards et feux d'artifices pouvaient produire une gamme complète de bruits différents. Les sifflements, les hurlements, les pop, les bang, les boum, les crépitements. Et ça met les nerfs à vif. Pas parce que c'est énervant, non. Mais parce que le vacarme est tout autour de vous et vous ne savez où sont les pétards qu'au moment où ils explosent, c'est-à-dire trop tard.
Déjà à ce moment, Arnaud et moi on s'est dit "c'est Beyrouth" (la capitale du Liban pour les incultes). Déjà au centre-ville on avait l'impression d'être sous les feux ennemis, dans une ville bombardée. Arrivée à la rivière, on n'avait même plus de mots pour décrire la situation.
Les gens lançaient leurs feux d'artifice à la main. Ces mêmes qu'on voit au 14 juillet et où il faut un périmètre de sécurité. Les gens se marchaient les uns sur les autres et les pétards explosaient au sol. Les fusées volaient dans tous les sens, pas à la verticale mais à l'horizontale, au raz de la tête des gens. Des explosions faisaient vibrer l'air tout autour de nous et on avait qu'une envie : prendre nos jambes à notre cou !
Le pont Nawarat... Le nombre de feux d'artifice et de pétards lancés à la seconde est inimaginable pour qui n'a jamais vécu Loy Krathong à cet endroit. C'est l'anarchie la plus totale et la plus suicidaire à laquelle j'ai assisté dans ma vie entière et je me demande comment les Thais font pour y revenir année après année.
On est resté 5min sur le pont, le temps de lancer la Khom Loy de Zoé et Olivia, et on a déguerpi sur la rive de la rivière elle-même, pensant qu'on serait plus en sécurité. Au moment où on partait, une ambulance est passée. On a à peine atteint la rivière qu'une déflagration nous a touché. J'ai senti le souffle de la bombe me passer dessus et je me suis mise à trembler toute seule. Celle-là était vraiment pas loin.
Doon m'a raconté à quel point c'est facile d'acheter de la poudre à canon, de la mettre dans une balle de ping-pong et d'y ajouter une mèche. Il a fait exploser un bananier adulte quand il était encore un stupide adolescent immature, mais maintenant il s'approche plus des bombes lui non plus.
L'année dernière, il y a eu un mort sur le pont, et beaucoup de brûlés. Surement des amputés aussi. Je me demande ce que sera le décompte cette année... Toujours est-il qu'avec ces faits en tête, on s'est dépêchés de s'éloigner du pont et on s'est assis dans l'herbe en priant que personne viennent avec une bombe près de nous.
On s'est tous fait la réflexion dans notre tête, chacun à tour de rôle, que jamais on ne voulait vivre la guerre. Parce qu'on a crevé de trouille sur le pont et on veut pas avoir à vivre ça tous les jours. J'ai encore les détonations qui explosent dans ma mémoire et j'ai un pincement au coeur à chaque fois que j'entends une explosion aujourd'hui. Comment, mais comment font les Thaïs pour rester sur ce maudit pont ???
Et une petite vidéo pour vous donner une impression... Le truc c'est que le micro a enregistre les bruits perçants mais pas tellement les bruits sourds des détonations des bombes alors ça rend pas aussi effrayant que ça l'était vraiment... Mais vous noterez que les explosions sont en continu...
On a donc finit par délocaliser. Arnaud nous a quitter pour aller dormir et Doon nous a rejoint après son boulot au Black Canyon. On s'est donc dirigé à 4 vers l'autre rive, qui avait l'air plus calme, via un petit pont qui était légèrement plus tranquille.
On s'est trouvé un spot sur la rive, on a planté nos bâtons d'encens, posé notre bougie, coupé quelques cheveux et on a lancé nos krathong. La mienne est partie directe, j'espère qu'elle fera un bon voyage. Celles de Zoé et de Doon ont eu quelques difficultés. Ils étaient peut-être pas près à se débarasser de leurs mauvaises actions ^^ C'était mignon à voir partir mais je crois qu'on était toutes les 3 toujours un peu secouées par les explosions.
Prêts à lancer les krathongs :) C'est moi qui ai fait ces deux-là, je suis trop fière de moi haha.
Et là je souris mais je viens de me bûler le pouce avec mon briquet et je suis pas fière du tout...
Olivia qui lance sa krathong sur la rivière
A Loy Krathong, si tu as peur des feux d'artifices, reste chez toi.
Hier soir, c'était le grand soir à Chiang Mai. La pleine lune était sorti de derrière l'horizon, les gens étaient dans les rues et les bougies, lampions et chandelles illuminaient toutes les maisons et les murs de la ville. Ca aurait donné une bonne ambiance festival si ce n'était... les feux d'artifices, les pétards et les bombes en tout genre.
Les bougies au temple de l'attaque du feu d'artifice...Le but de la soirée était de marcher jusqu'à la rivière avec nos krathong fait main pour les déposer sur l'eau et souhaiter un bon voyage à nos mauvaises actions. Avec Zoé, Arnaud et Olivia, on s'est retrouvé à 19h pour aller manger ensemble. Détour par chez Arnaud pour récupérer nos krathong et on commence à se balader vers la rivière.
Sur le bord des douves, un gars solitaire jette des pétards water-proof dans l'eau.Mauvais temps pour les poissons...
Déjà dans le centre ville, les pétards explosaient de partout. Des couillons de touristes (et je pèse mes mots) se sont lancés sans réfléchir dans l'euphorie ambiante et lançaient des pétards dans toutes les directions sans faire attention où ils atterrissaient. Un con dans les 50 ans en a jeté un par dessus son épaule et, si on ne s'était pas arrêtés à temps, on aurait marché sur le pétard au moment où il explosait. J'ai eu des envies de hurler sur le gars.
J'ai découvert hier que les pétards et feux d'artifices pouvaient produire une gamme complète de bruits différents. Les sifflements, les hurlements, les pop, les bang, les boum, les crépitements. Et ça met les nerfs à vif. Pas parce que c'est énervant, non. Mais parce que le vacarme est tout autour de vous et vous ne savez où sont les pétards qu'au moment où ils explosent, c'est-à-dire trop tard.
Déjà à ce moment, Arnaud et moi on s'est dit "c'est Beyrouth" (la capitale du Liban pour les incultes). Déjà au centre-ville on avait l'impression d'être sous les feux ennemis, dans une ville bombardée. Arrivée à la rivière, on n'avait même plus de mots pour décrire la situation.
Les gens lançaient leurs feux d'artifice à la main. Ces mêmes qu'on voit au 14 juillet et où il faut un périmètre de sécurité. Les gens se marchaient les uns sur les autres et les pétards explosaient au sol. Les fusées volaient dans tous les sens, pas à la verticale mais à l'horizontale, au raz de la tête des gens. Des explosions faisaient vibrer l'air tout autour de nous et on avait qu'une envie : prendre nos jambes à notre cou !
Le pont Nawarat... Le nombre de feux d'artifice et de pétards lancés à la seconde est inimaginable pour qui n'a jamais vécu Loy Krathong à cet endroit. C'est l'anarchie la plus totale et la plus suicidaire à laquelle j'ai assisté dans ma vie entière et je me demande comment les Thais font pour y revenir année après année.On est resté 5min sur le pont, le temps de lancer la Khom Loy de Zoé et Olivia, et on a déguerpi sur la rive de la rivière elle-même, pensant qu'on serait plus en sécurité. Au moment où on partait, une ambulance est passée. On a à peine atteint la rivière qu'une déflagration nous a touché. J'ai senti le souffle de la bombe me passer dessus et je me suis mise à trembler toute seule. Celle-là était vraiment pas loin.
Doon m'a raconté à quel point c'est facile d'acheter de la poudre à canon, de la mettre dans une balle de ping-pong et d'y ajouter une mèche. Il a fait exploser un bananier adulte quand il était encore un stupide adolescent immature, mais maintenant il s'approche plus des bombes lui non plus.
L'année dernière, il y a eu un mort sur le pont, et beaucoup de brûlés. Surement des amputés aussi. Je me demande ce que sera le décompte cette année... Toujours est-il qu'avec ces faits en tête, on s'est dépêchés de s'éloigner du pont et on s'est assis dans l'herbe en priant que personne viennent avec une bombe près de nous.
On s'est tous fait la réflexion dans notre tête, chacun à tour de rôle, que jamais on ne voulait vivre la guerre. Parce qu'on a crevé de trouille sur le pont et on veut pas avoir à vivre ça tous les jours. J'ai encore les détonations qui explosent dans ma mémoire et j'ai un pincement au coeur à chaque fois que j'entends une explosion aujourd'hui. Comment, mais comment font les Thaïs pour rester sur ce maudit pont ???
Et une petite vidéo pour vous donner une impression... Le truc c'est que le micro a enregistre les bruits perçants mais pas tellement les bruits sourds des détonations des bombes alors ça rend pas aussi effrayant que ça l'était vraiment... Mais vous noterez que les explosions sont en continu...
On a donc finit par délocaliser. Arnaud nous a quitter pour aller dormir et Doon nous a rejoint après son boulot au Black Canyon. On s'est donc dirigé à 4 vers l'autre rive, qui avait l'air plus calme, via un petit pont qui était légèrement plus tranquille.
On s'est trouvé un spot sur la rive, on a planté nos bâtons d'encens, posé notre bougie, coupé quelques cheveux et on a lancé nos krathong. La mienne est partie directe, j'espère qu'elle fera un bon voyage. Celles de Zoé et de Doon ont eu quelques difficultés. Ils étaient peut-être pas près à se débarasser de leurs mauvaises actions ^^ C'était mignon à voir partir mais je crois qu'on était toutes les 3 toujours un peu secouées par les explosions.
Prêts à lancer les krathongs :) C'est moi qui ai fait ces deux-là, je suis trop fière de moi haha.Et là je souris mais je viens de me bûler le pouce avec mon briquet et je suis pas fière du tout...
Olivia qui lance sa krathong sur la rivière